Les tribulations d’un (ex) astronome

Biotope 1 & 2

mercredi 28 mai 2008 par Guillaume Blanc

Une bande dessinée en deux tomes, Brüno au dessin, Appollo au scénario. Trois flics à la mine patibulaire débarquent sur une planète où vit une communauté de scientifiques débarquée depuis peu pour étudier l’environnement originel et vierge de la planète. La communauté est confinée dans l’espace clos de « biotope », une base fonctionnant en circuit fermée pour ne pas souiller l’environnement. Sauf qu’un meurtre a eu lieu, les flics sont là pour enquêter.

Une BD sur l’écologie (scientifique et politique) au dessin sobre mais efficace, un humour pince-sans-rire, voilà les grandes lignes.

Le scénario revient sur les tensions inévitables d’une communauté restreinte vivant en autarcie dans un environnement clos, comme cela a déjà été vu de nombreuses fois, au cinéma en particulier, puis il aborde un aspect particulièrement intéressant : le terrorisme écologique. On n’hésite pas à tuer son prochain pour tenter de préserver un écosystème. C’est vrai, après tout, que valent quelques morts devant la virginité d’une planète ?

Et là, la folie des hommes reste égale à elle-même : tueries justifiées par quelques arbres, objectif peut-être louable en soi, mais le moyen l’est-il, lui, louable ? Les auteurs prennent délibérément parti, mais de toute façon, au final, tout le monde y perd. Et pour donner encore plus de poids à l’insignifiance des hommes, on apprend qu’en fait, la végétation est irrémédiablement condamnée, bouffée par un organisme petit mais vorace arrivé là avec les humains, mais à leur insu... Nous sommes finalement peu de choses !

Comme quoi, l’écologie, la science, pas le mouvement politico-truc, c’est un peu comme la physique quantique : dès que l’on étudie un écosystème aussi vierge soit-il, on le modifie de manière irréversible, tout comme en physique on ne peut mesurer la position d’une particule sans altérer sa vitesse et vice-versa. Principe d’incertitude écologique : en étudiant un écosystème, l’humain le modifie irrémédiablement, et peut rompre son équilibre jusqu’à le détruire...

De là à tuer pour tenter de garder une forêt vierge, il y a un pas que je ne saurais franchir. D’autant qu’au final, les hommes meurent et la forêt aussi, à cause même de la présence des hommes, alors, pourquoi toute cette haine ?

Le pessimisme est donc de mise. L’homme serait-il mauvais en soi ? Parce que franchement, quelle idée de tuer son prochain pour préserver des arbres ! L’écologie (politique) devrait peut-être commencer par se regarder le nombril, le reste viendrait ensuite naturellement une fois que l’humain sera sauf...

Dire que l’on est probablement pas très loin de ce genre de scénario, tellement l’écologie (politique) exacerbe les esprits et les rend extrémistes. Et tout un chacun de croire que c’est lui (ou elle) qui a raison, et que le voisin (ou la voisine) a tord... Il y en a bien qui sont prêt à beaucoup de choses pour contrecarrer la construction d’une centrale nucléaire. Mais ceux-là n’ont peut-être pas pensé que sans le nucléaire, c’est l’emballement du réchauffement climatique et son cortège d’effets secondaires encore plus désagréables qu’un peu de plutonium... Dans ce contexte, tout le monde peut bien s’entretuer pour ses idées, guerre de religion, en somme. Ce qui aurait le mérite d’enfin foutre une paix royale à la planète. Mais à quoi bon ?


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