C’est à la lecture d’un article de Rue89 que j’ai découvert ce mot : psittacisme. L’art de réciter mécaniquement des mots, des phrases, des notions dont le sens n’a pas été compris ou a été mal assimilé, dixit le dictionnaire du TLF. Ce magnifique substantif vient effectivement du latin psittacus qui signifie tout simplement « perroquet. »
Finalement, c’est un peu ce que je pratique par ici, le psittacisme, en terme de vocabulaire. Car j’avoue aimer ponctuer ma prose de mots compliqués, que je découvre pour l’occasion, souvent. Ça fait savant. Si j’essaye dans la mesure du possible de les employer à bon escient, il peut arriver que le sens dérape, inconsciemment — ou pas.
En revanche, quand je parle de sciences, j’essaye de ne pas (trop) faire de psittacisme, histoire de conserver quelque aura de crédibilité. N’est pas Bogdanov qui veut. À ce propos, soyons fou et imaginons un joli néologisme pour parler du psittacisme en physique (et en sciences par extension) : le bogdanovisme ?
Nombre d’étudiants sont également des maîtres dans cet art-là. Un peu malgré eux, il est vrai. Cela n’en fait pas des charlatans, pour autant. Ils n’exploitent la crédulité de personne, et s’ils tentent parfois maladroitement de duper le correcteur de leurs copies, ils ne pensent pas à mal, eux. Mais ils ne sont qu’étudiants...
Un joli mot, en somme.
En revanche, les adeptes ou pourvoyeurs du psittacisme ne sont pas des psittacidés comme on aurait pu logiquement s’y attendre, car ces derniers sont en fait de sympathiques (ou pas) volatiles exotiques au plumage généralement coloré : perroquets et perruches, entre autres !
