Coup de projecteur sur l’énergie noire
La nouvelle vient de tomber sous la forme d’un courriel laconique : le prix Nobel de physique 2011 a été décerné aux astrophysiciens :
pour leur « découverte » de l’accélération de l’expansion de l’univers
Je n’ai pas pu retenir un cri en lisant ces mots. On en rêvait, ils l’ont eu, finalement. Dire que j’en connais deux sur les trois, deux avec lesquels j’ai travaillé — Oh, un peu de loin, mais tout de même ! —, quand j’étais jeune, tandis que je jouais avec les supernovæ.
Pendant ma thèse j’ai effectué mon service militaire en coopération à Berkeley dans l’équipe de Saul Perlmutter. C’était après la découverte de l’accélération de l’expansion, qui date de 1998 — je faisais alors mes premiers pas en astrophysique. Saul Perlmutter est quelqu’un de très sympathique, doté d’une débordante énergie et d’un enthousiasme sans borne pour la science. Je l’ai toujours vu en train de sourire. Quelqu’un également de particulièrement obstiné. Il en a fallu de l’obstination, pour démontrer que l’on pouvait faire de la cosmologie avec des supernovæ !
Après ma thèse, je suis parti en post-doc en Italie, à Padoue, toujours pour travailler sur les supernovæ dans le cadre d’un programme européen de recherche sur les supernovæ de type Ia. Au sein de ce programme, était également une équipe autour de Brian Schmidt, malgré qu’il fut en Australie. Là encore quelqu’un de très sympathique, qui m’est apparu plus posé, peut-être plus « sage » que Saul Perlmutter. Avec Adam Riess, que je ne connais pas, il faisait parti de l’équipe adverse !
Je raconte l’histoire de la découverte de l’énergie noire dans cet article-là.
Ainsi, après George Smoot, le Lawrence Berkeley Lab récolte encore un prix Nobel ; après le prix de 2006, la cosmologie et l’astrophysique récoltent encore un prix. C’est chouette !
En plus les nouveaux heureux lauréats sont jeunes (par rapport à d’autres crus !), 52 ans, 44 ans et 42 ans. À peine plus âgés que moi ! Dire que mon chef qui passait dans le couloir quand je lançais mon cri de surprise n’a rien trouvé d’autre à me dire qu’il ne me restait plus qu’à bosser pour en arriver là ! D’abord, je n’ai pas le cerveau assez gros pour prétendre à quoi que ce soit de ce genre, et ensuite, j’ai bien trop d’autres passions qui m’animent pour avoir le temps d’en approfondir une suffisamment, comme il le faudrait. Je ne peux que survoler.
Ceci étant, après avoir travaillé sur des aspects astrophysiques des supernovæ, j’ai dû laisser tomber la chose en acceptant mon poste de maître de conférences, pour finalement revenir non pas sur les supernovæ, mais sur leur produit dérivé, l’énergie noire. Et ce avec les effets de lentilles gravitationnelles. Je ne vais certainement pas révolutionner la thématique, mais cela ne m’empêchera pas de vous en reparler un jour !
Guillaume Blanc
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