Les tribulations d’un (ex) astronome

Alpinisme dans le bassin du Tour

mercredi 17 juillet 2013 par Guillaume Blanc

Quand le beau temps s’installe enfin sur les montagnes, quand les conditions en altitude sont excellentes, il ne reste qu’à partir y faire un tour. Ainsi fut fait, avec Stéphane, en voiture depuis Paris, les 5, 6 et 7 juillet dernier. Évidemment, comme tout le monde ou presque a eu la même idée, le refuge était plein à ras-bord. Qu’à cela ne tienne : nous bivouaquerons à côté !

Le versant nord de l’aiguille du Chardonnet

Beau et chaud, des nuits claires permettant un excellent regel, malgré un isotherme 0 °C à une altitude estivale, une montagne encore bien enneigée, les courses de neige/mixte sont en conditions idéales.

Nous démarrons samedi avec un réveil à 3h pour aller faire l’éperon Migot à l’aiguille du Chardonnet. Le temps de traverser le glacier du Tour, nous serons à la rimaye vers 6h. Trois cordées nous précédent. Un peu de mixte facile au départ de la voie, un peu de glace dans le milieu, le reste est en neige avec les bonnes marches de nos prédécesseurs. Corde tendue, nous avalons l’éperon en une heure trente. La descente est très bien tracée, le topo restera dans le sac.

Retour à la tente en fin de matinée, nous nous octroyons une sieste à l’ombre du refuge après le déjeuner. Et puis il faut passer le temps, si possible à l’abri du soleil carnassier.

Le lendemain, dimanche, réveil à 3h. Direction la Grande Fourche. J’étais confiant, mais au pied du couloir, je me rends compte que ce ne sera pas tout à fait le même niveau que la veille. Un couloir quasiment en glace, une goulotte avec des ressauts mixtes plutôt athlétiques. Je passe devant pour une grande longueur dans le couloir, mais laisse Stéphane en tête ensuite. Cette fois, nous tirons des longueurs, et ne diviserons pas les horaires du topo par deux. Mais techniquement, c’était un véritable régal, cette voie. D’autant que nous sommes seuls sur cette montagne. Un miracle, si on compare avec les six ou sept cordées sur le Migot [1], la centaine de pèlerins sur la voie normale de l’aiguille du Tour. Inespéré.

Au sommet, un ultime bloc de granit pour aller voir la vue à 360°. Descente un peu scabreuse dans la première partie, rocher pourri, en neige dans la seconde. Retour sur le glacier... où nous sommes accueillis par des avions de touristes qui viennent emmerder les alpinistes avec leur foutus moteurs. Décidément, à chaque que je viens dans ce massif du Mont Blanc, c’est la même musique désagréable. À quand un parc national pour préserver notre sudation de ces agressivités sonores (et visuelles) ? Ça gâche un peu le plaisir, tout de même, mais j’ai l’impression d’être un peu le seul à râler — vilain petit canard !

Bref, toujours est-il que nous sommes ravis de nos deux courses, le week-end a bien été rentabilisé, on peut rentrer sereinement vers Paris.

Les photos

[1D’ailleurs quand nous nous sommes réveillés, à 3h, une ou deux cordées étaient à l’attaque. De nuit, donc. Quelle idée de partir si tôt ! De fait, ils n’ont pas pris la meilleure option pour la partie du bas, et ont probablement dû galérer un peu...


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