Les tribulations d’un (ex) astronome

Plateforme

samedi 26 septembre 2015 par Guillaume Blanc

Je poursuis l’exploration de l’œuvre de Houellebecq. Après avoir lu le dernier en date, Soumission, je repars en arrière pour lire les premiers. Dont Plateforme. Que je viens de terminer, dans le RER, entre l’aller le matin, où je suis littéralement tombé sur la « chute » du roman, qui a véritablement laissé quelques séquelles sur mon humeur de la journée, et le retour, le soir, où je me suis payé l’épilogue.

J’ai eu du mal à rentrer dedans, peut-être pour d’autres raisons, ou pas. Et finalement, passé les quelques premières pages, le texte devient prenant. Je me suis attaché au narrateur, Michel, même s’il est aux antipodes de mon idéal, même s’il incarne un genre de personnage que j’ai tendance à répugner, le parasite de la société qui en jouit en tout égoïsme. Un gros beauf, même si visiblement, lui, ne se place pas dans cette catégorie. Il a cependant conscience de son état parasitaire et s’en satisfait. Je me suis surtout attaché au couple qu’il forme avec Valérie, jeune cadre dynamique, qui gagne plus d’argent qu’à ne savoir qu’en faire en bossant dans une boîte qui vend des vacances en club dans divers paradis terrestres. L’intrigue se passe en partie en Thaïlande, en partie en France, il y a du sexe, comme toujours chez Houellebecq, peu au début, mais Michel et Valérie étant insatiables sur ce point, le romancier s’en donne donc par la suite à cœur joie.

Et puis il y le côté professionnel, avec ce toujours plus, cette fuite vers l’avant capitalistique, trouver le créneau innovant, développer du nouveau en permanence. Ce sera le tourisme sexuel avec les club « Aphrodite. » Un succès immédiat et massif. L’avenir semble radieux, jusqu’à ce que les terroristes islamistes s’en mêlent, en venant baigner dans le sang un petit monde qui semblait vivre en marge dans un bonheur certes sexuel, mais ébahit (et qui ne semblait faire de mal à personne). Les journalistes mettent leur nez dans le truc, les responsables désignés, destitués. Mais l’essentiel n’est pas là, Valérie meurt dans l’attentat, Michel se retrouve vivant mais avec peu d’appétit pour cela.

Je ne m’y attendais pas à cet attentat. Il m’a plombé ma journée.

« C’est dans le rapport à autrui qu’on prend conscience de soi ; c’est bien ce qui rend le rapport à autrui insupportable. »

« Source de plaisir permanente, disponible, les organes sexuels existent. Le dieu qui a fait notre malheur, qui nous a créés passagers, vains et cruels, a également prévu cette forme de compensation faible. S’il n’y avait pas, de temps à autre, un peu de sexe, en quoi consisterait la vie ? »


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