Un soir d’été, au moment d’éteindre la lumière, une faiblarde lueur verdâtre, fluorescente, remplit la pièce en tremblotant, émanant d’un petit coin, par terre. Rencontre du troisième type avec ambiance fantasmagorique garantie.
En guise d’E.T., la lumière retrouvée révéla une hideuse bestiole, visiblement perdue, insecte au derrière luisant. Ver luisant. Lampyre. Un seul et même animal [1] derrière ces qualificatifs, celui qui décore nos nuits campagnardes estivales de ses petites lanternes. Petite loupiote abdominale pour madame, pour mieux attirer monsieur et être plus sûr de se retrouver pour s’accoupler (c’est plus romantique que Meetic, non ?). Pleine saison des amours des lampyres.
Amours de plus en plus contrariés par la civilisation omniprésente, en l’occurrence sa pollution lumineuse (vous savez, ces lampadaires qui passent leur temps à éclairer le désert nocturne...), partageant au passage ce grief avec les astronomes. Insectes qui s’éteignent, donc, doucement. Dommage, car, prédatrices, leurs larves permettent de réguler la population de limaces ou escargots. Donc si vos salades se font bouffer, éteignez la lumière la nuit. Et puis même si vos salades restent entières, éteignez vos lumières la nuit.
Le lampyre ne rayonne pas. Il « fluoresce ». Ce n’est pas un charbon ardent au bout de la queue qui dégage cette lumière (qui devrait, au passage, avoir une température supérieure à celle de la surface solaire pour émettre ce joli vert), mais son photophore. Organe garni entre autre de cellules photocytes, sièges d’une réaction chimique, qui voit une molécule spécifique, la luciférine, s’oxyder. Elle se retrouve ainsi dans un état « excité, » caractérisé par un trop-plein d’énergie. C’est en revenant vers son état fondamental, calme et stable, qu’elle va se débarrasser de ce surplus d’énergie en émettant un photon, grain de lumière dont la longueur d’onde est d’environ 560 nanomètres (de couleur vert-jaune). C’est le phénomène de fluorescence. On parle de lumière « froide » par opposition à la lumière « chaude » ou « thermique » émise par un corps à haute température (ampoule à incandescence, métal en fusion, Soleil...). D’où la lumière verdâtre un peu irréelle émise par les vers luisants.
Dans le temps la campagne pouvait être illuminée de milliers de ces insectes singuliers simultanément. De nos jours, on en voit encore un ou deux de temps en temps. La nature s’épuise devant la civilisation.
Bonjour ! Attention petite erreur à corriger : « leurs larves permettent de réguler la population de chenilles, larves, vers ou escargots » => les vers luisants consomment uniquement des limaces et escargots. En outre, chez la plupart des espèces de vers luisants, c’est madame uniquement qui porte la loupiote ! Pour tous les observateurs de vers luisants et lucioles, vous pouvez partager vos données sur l’observatoire http://www.asterella.eu/index.php++cs_INTERRO++p... Merci !
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